Apprivoiser ses peurs : une clé pour mieux vivre ses émotions
Et si nos peurs n’étaient pas des ennemies à combattre, mais des messagères à écouter ? Inspirée par les enseignements des stoïciens et un podcast de Charles Pépin qui répondait à la question philo : comment vaincre nos peurs, je vous propose une exploration de nos émotions, et en particulier de la peur, pour mieux la comprendre et mieux la vivre.
Un peu d’histoire : les stoïciens et la peur
La peur n’est pas un problème moderne. Déjà au Ier siècle après J.-C., les philosophes stoïciens comme Sénèque, Épictète ou Marc-Aurèle s’interrogeaient sur la manière dont nous réagissons à elle.
Selon eux, ce n’est pas l’événement extérieur qui provoque nos émotions, mais l’interprétation que nous en faisons. Épictète résumait cela ainsi :
« Ce ne sont pas les événements qui perturbent les hommes, mais l’idée qu’ils se font de ces événements. »
Un exemple concret : un collègue me fait remarquer une erreur sur un dossier urgent que je lui remets…
mon interprétation de la situation influence directement mon état émotionnel :
si je pense « il me trouve pas très compétente », je suis anxieuse,
si je pense « il est pénible, je suis débordée et je lui ai renvoyé en un temps record », je suis agacée,
si je pense « pas de problème, en 2mn c’est corrigé », je suis détendue,
Donc, mon ressenti peut varier considérablement selon le sens que je donne à la situation. C’est donc notre évaluation mentale qui détermine notre émotion.
Vaincre ou apprivoiser ses peurs ?
La culture contemporaine valorise la maîtrise, la logique, le contrôle. Résultat : les émotions sont souvent perçues comme des faiblesses ou des obstacles. On entend souvent :
« Mets tes émotions de côté », « Tu es trop émotive »…
Mais cette approche est contre-productive. Nos émotions — et la peur en particulier — sont des signaux utiles. Les ignorer ou chercher à les dominer à tout prix revient à se couper d’une part essentielle de notre humanité.
L’intelligence émotionnelle, une compétence essentielle
Grâce aux travaux de Daniel Goleman dans les années 90, l’intelligence émotionnelle a changé notre regard sur les émotions : ➡ Elles ne sont pas à vaincre, mais à écouter. ➡ Elles nous informent sur nos besoins, nos limites, nos désirs, et sur ce qui se passe autour de nous.
Quand on refuse de les écouter, on risque de se laisser déborder ou d’adopter des stratégies d’évitement. Quand on apprend à les accueillir, à les comprendre, on devient plus libre et plus lucide dans nos choix.
Comment apprivoiser ses peurs ?
Cela demande du temps, de l’engagement et une vraie démarche d’introspection. Voici quelques pistes :
· Observer l’émotion sans la juger
· Identifier le besoin ou la peur sous-jacente
· Changer notre regard sur la situation
· Intégrer l’émotion dans notre processus de décision
Ce n’est pas simple, mais cela permet de mieux nous comprendre… et d’avancer plus sereinement.
Une nouvelle relation à soi
Changer de posture face aux émotions, c’est s’ouvrir à une vie plus authentique, plus équilibrée, plus humaine. Nos peurs ne sont pas des faiblesses, ce sont des guides. À nous de leur prêter attention avec bienveillance.
Et vous, comment apprivoisez-vous vos peurs ? Je vous invite à partager vos expériences en commentaire !